L’assurance est un métier passion, c’est ce que les assureurs clament haut et fort. C’est aussi un domaine qui connait de fortes tensions en matière de recrutement car les candidats manquent à l’appel. Jeunes diplômés, que pouvez-vous attendre ? Nous avons posé vos questions à des recruteurs en assurance.
Comment se porte le marché pour les jeunes diplômés ?
Le marché est très favorable aux candidats et en particulier aux jeunes diplômés. Les besoins du secteur augmentent en effet plus rapidement que le nombre de candidats, et en particulier de jeunes diplômés. C’est le constat des recruteurs mais aussi des responsables de formations.
Selon David Chouin, coordinateur pédagogique de la licence Assurance, banque, Finance du CFA Descartes, la promotion compte 122 étudiants et a doublé par rapport à l’année dernière. « Les groupes bancaires et d’assurance ont du mal à recruter et ont besoin des alternants pour pourvoir leurs postes. »
Quels sont les postes qui recrutent le plus de jeunes diplômés ?
Michael Page, dans son étude de rémunération 2023, mentionne les métiers de téléconseiller, conseiller mutualiste ou encore gestionnaire assurance vie. Il y a de nombreux postes à pourvoir en lien avec la relation client. Le secteur connait aussi une pénurie importante sur les postes d’actuaires, à qui l’on propose de belles rémunérations à la sortie de l’école (entre 45 et 55 000 euros selon Michael Page). Les recruteurs citent aussi les métiers du risque, la souscription ou les postes de gestion.
Quelles formations sont appréciées ?
Tout dépend du poste que vous visez. Le diplôme le plus demandé par les recruteurs est le BTS assurance qui peuvent souvent être recrutés sans première expérience professionnelle, selon Julie Delelys, chargée de recrutement experte en assurance chez Kelly Finance Assurance Nord.
« Il est à noter que les candidats sans diplôme en assurance mais avec de l’expérience peuvent aussi être recrutés, surtout sur des métiers d’entrée : en particulier les métiers de conseil à relation client. Sur ces métiers, les recruteurs n’attendent pas nécessairement un BTS assurance mais plutôt une compétence en relation client ». Un bac+2 est généralement demandé pour les gestionnaires en assurance de personnes, gestionnaires adhésion, prévoyance…
Pour les postes plus techniques, les recruteurs attendent un Bachelor, par exemple en banque assurance souscription. Pour les postes juridiques, un niveau Master sera requis, par exemple en droit des assurances. Certaines formations de haut vol donnent l’assurance de trouver un poste sans attendre. Les diplômés de la prestigieuse Enass sont par exemple extrêmement sollicités dès leur sortie.
Quels sont les compétences demandées ?
L’assurance est en pleine mutation : la digitalisation s’impose avec l’arrivée de nouveaux acteurs, les règlementations évoluent avec l’entrée en vigueur en janvier 2023 de la norme IFRS 17, les produits assurantiels se transforment pour faire face aux aléas climatiques. Polyvalence, relation client et flexibilité font donc partie des compétences chassées pour faire face à un secteur en plein bouleversements. Les métiers sont de moins en moins cloisonnés et les candidats se doivent d’être flexibles et accepter de continuer à apprendre pour faire face à des métiers qui se réinventent.
Est-ce qu’il est possible de changer de voie ?
Oui, de nombreuses passerelles existent, en particulier vers la banque. Pour Julie Delelys, « ce sont des métiers qui se croisent. Un candidat peut facilement passer d’une compagnie d’assurance à une banque ou un cabinet de courtage. La passerelle peut aussi se faire vers les métiers de la finance, mais c’est plus rare ».
Après, si votre profil est commercial, vous pourrez également vous réorienter vers d’autres secteurs d’activité que les métiers de l’assurance ou de la banque.
A combien s’élève le salaire d’un jeune diplômé ?
Tout dépend de votre secteur : les fourchettes en assurance sont larges. Un salaire d’entrée en assurance de personnes (métiers de la santé, de la prévoyance, de la retraite) s’échelonne entre 22 et 24 000 euros. En IARD (assurance de biens, gestion de sinistres, souscription), les salaires débutent entre 25 et 26 000 euros à l’année. Un premier poste en actuariat peut atteindre 45 à 55 000 euros. Globalement, les postes en assurance rémunèrent assez bien et permettent aux candidats de monter assez rapidement.
En outre, la pénurie de candidats étant criante en assurance, les salaires sont à la hausse. La guerre des talents fait rage entre les recruteurs. Les jeunes diplômés ont donc la main pour négocier leur salaire mais aussi leurs conditions de travail.