Chercher un premier poste en audit ou en conseil en 2023 signifie rejoindre un domaine en profonde mutation. Tandis que certains cabinets finalisent la séparation de leurs activités d’audit et de conseil, d’autres fusionnent ou procèdent à des acquisitions. Tous doivent également faire face à la montée en puissance des impératifs réglementaires.
Dans ce contexte, les cabinets sont, pour la plupart, confrontés à une pénurie de candidats et à la nécessité de séduire des jeunes diplômés en quête de sens et d’équilibre de vie. Face à ces bouleversements, comment évoluent les salaires des jeunes diplômés en audit et en conseil ?
Une revalorisation des salaires en audit
Selon l’étude de rémunération 2023 de Michael Page, les auditeurs junior comptent parmi les métiers qui recruteront le plus de jeunes diplômés l’année prochaine. Or, les cabinets d’audit subissent une crise d’attractivité depuis quelques années. C’est en partie dû aux nouvelles aspirations des jeunes générations, en quête de sens, d’impact positif et d’un meilleur équilibre de vie auxquels les cabinets ont tardé à répondre. C’est également la conséquence des salaires des jeunes diplômés en cabinet d’audit, souvent bien inférieurs à d’autres fonctions.
Pour convaincre les jeunes talents, les cabinets ont intégré davantage les enjeux environnementaux et sociétaux dans leur organisation. Mais ils ont surtout augmenté fortement les salaires : le métier d’auditeur fait ainsi partie de ceux dont le salaire devrait le plus augmenter en 2023 selon l’étude de Michael Page.
Des salaires plus élevés en conseil
A la sortie de votre école, votre rémunération dépendra en particulier de votre activité et du type de cabinet que vous choisirez. En moyenne, en audit, vous pourrez espérer en 2023 un premier salaire de 37 à 40 000 euros avec un variable de 5% si vous intégrez un big four et de 33 à 37 000 euros pour un cabinet avec 10 à 50 collaborateurs.
En cabinet de conseil, les chiffres sont supérieurs : de 38 à 47 000 euros en moyenne comme premier salaire attendu en 2023 en conseil en organisation ou en systèmes d’informations et de 45 à 55 000 euros en conseil en stratégie.
Les autres accélérateurs de rémunérations
Ces chiffres sont des moyennes et certains critères peuvent jouer en faveur des jeunes diplômés. La formation, en particulier, peut être un excellent booster de rémunération. Emma Schantz, diplômée du Master of science Audit et conseil de ESCP en 2019, note que le Master lui avait donné un énorme coup de pouce par rapport au Bachelor qu’elle avait fait avant. Il existe cependant encore une différence entre les Masters de grandes écoles et les Masters spécialisés : « nous ne sommes pas encore sur les mêmes grilles », note-t-elle. A la sortie d’un Master, les écoles affichent des premiers salaires plus élevés que la moyenne : jusqu’à 58 000 euros après le Master in accounting, finance and management à HEC par exemple.
Certains candidats avec un double cursus finance-ingénieur sont particulièrement prisés et auront des propositions plus importantes. Michael Page note en effet qu’avec la montée en puissance de la facturation électronique et des impératifs réglementaires, les profils disposant d’une appétence pour les outils informatiques sont très demandés. Les doubles formations finance-science politique ou droit sont aussi courtisées.
D’autres critères entrent en jeu : les premiers postes à l’étranger, en Angleterre et en Suisse notamment, bénéficient de salaires en général beaucoup plus élevés. Enfin, certains étudiants avec une expérience de stage préalable longue pourront entrer à un grade supérieur en fonction du cabinet.
D’autres écarts, tout domaine confondu, continuent hélas d’exister : Coralie Rachet, Managing Director chez Robert Walters France note que « l’écart salarial entre les hommes et les femmes se creuse à nouveau depuis la crise, et ce pour la première fois depuis 10 ans ».
A ne pas négliger…
Dans la négociation, il ne faut pas oublier les avantages non salariaux. Les opportunités de mobilités professionnelle et géographique, l’engagement du cabinet sur des enjeux sociétaux et environnementaux, l’écoute des salariés pour un meilleur respect de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle peuvent peser au moins autant que la rémunération.