Classé parmi les meilleurs programmes d’Executive education au monde par le Financial Times, l’Executive MBA de l’ESSEC a l’ambition de permettre, en 18 mois, aux participants de révéler leur potentiel de dirigeant ou d’entrepreneur. Peut-on enseigner le leadership ?
Nous avons interviewé Junko Takagi, directrice académique du programme Executive MBA ESSEC & Mannheim (format modulaire) et Mehdi Sebti, diplômé en 2016 de l’ESSEC Executive MBA (format weekend), aujourd’hui Digital Tranformation & Value Advisory Leader dans la société de logiciel Servicenow.
Pourquoi faire un Executive MBA si on a déjà une expérience professionnelle ?
Junko Takagi : Après une longue expérience professionnelle, 12 ans en moyenne, certains veulent changer de voie. D’autres ont déjà fait une belle carrière dans leur spécialité mais veulent davantage de responsabilités : monter en grade ou changer d’entreprise. Ils cherchent à comprendre le nouvel environnement du business mais aussi mûrir leur projet professionnel qui n’est pas toujours bien défini.
Mehdi Sebti : Après des études d’ingénieur, j’avais accumulé 9 ans d’expérience dans la transformation digitale pour un acteur majeur du secteur automobile. En 2014, j’ai atteint un plafond de verre : j’avais un profil scientifique mais la vision à 360 degrés de l’entreprise me manquait si je voulais gérer des projets d’envergure et à l’international. J’ai eu envie de compléter ma formation initiale avec une formation orientée business pour atteindre mes objectifs.
Pourquoi choisir spécifiquement l’Executive MBA de l’ESSEC ?
M.S. : J’avais fait un top 3. A l’époque j’ai discuté avec des anciens d’HEC et de l’ESSEC, j’ai passé du temps avec les équipes de recrutement, étudié les programmes, comparé les réseaux d’anciens… Je me suis reconnu dans les valeurs de l’ESSEC : le travail d’équipe, la diversité des parcours, la capacité de se challenger. J’ai aimé l’idée de faire des residencies à l’étranger pour découvrir d’autres façons de faire du business dans d’autres géographies (Inde, Asie, Etats-Unis, Allemagne, …).
J.T. : C’est un MBA généraliste qui donne une vision stratégique de l’entreprise. Les participants le choisissent parce qu’ils veulent développer leur leadership, c’est-à-dire leur capacité à prendre des décisions sur des problématiques où il n’y a pas de réponse déjà faite. Dans notre environnement de plus en plus complexe, on a tous besoin de cette aptitude à créer un chemin qui n’existe pas encore.
Qu’est-ce que vous valorisez chez un candidat ?
J.T. : Une très belle carrière n’est pas suffisante. Outre l’excellence des parcours, nous cherchons des participants qui savent se poser des questions sur eux, l’entreprise et les organisations de demain. La diversité est également essentielle. Je suis responsable de la Chaire Leadership & Diversity de l’ESSEC depuis 15 ans. On apprend énormément en rencontrant des personnes d’autres horizons, ça peut être des hommes et des femmes de spécialités différentes, de nationalités différentes…
Comment sont organisés ces 18 mois ?
J.T. : Il y a deux programmes d’Executive MBA : un se déroule le week-end, une semaine sur deux et un autre, en partenariat avec l’Université de Manheim en Allemagne, est adapté aux professionnels désirant minimiser leur temps de formation (du mardi au dimanche toutes les 6 semaines en moyenne). Les promotions sont à taille humaine. 90% du travail se fait en équipe. Les groupes sont constitués avec beaucoup de diversité pour nourrir des échanges constructifs. Les participants sont suivis par des coachs, en équipe et en séances individuelles. Nous sommes là pour que ce soit une expérience d’apprentissage forte.
M.S. : J’avais cours une semaine sur deux. Le travail était très intense. Mais j’en garde d’excellents souvenirs, avec une entraide forte et des participants de haut niveau. Les cours sont extrêmement intéressants. Si je dois en citer un : le corporate finance qui donne entre autres les outils afin de bien cerner l’état de santé d’une entreprise.
Comment développez-vous le leadership des participants ?
J.T. : Le MBA permet de réfléchir sur soi-même, de gagner en confiance et de trouver de nouvelles réponses en travaillant avec d’autres participants qui se posent également des questions. Notre valeur ajoutée tient dans ces échanges. Cette réflexion se poursuit après la fin du programme grâce à des séances de coaching proposées par le service carrière. L’association des alumni soutient aussi les projets des participants.
Mehdi, comment avez-vous vécu ce temps de retour aux études ?
M.S. : C’était une bouffée d’air frais, l’occasion de prendre du recul sur mon parcours et d’explorer le champ des possibles. Nous recevions une grande quantité d’informations sur de courtes durées mais le fait d’être dans des groupes aux profils très variés donne beaucoup d’énergie et permet d’accélérer l’apprentissage.
A la sortie, quels sont les bénéfices du MBA ? En termes de carrière et de salaire ?
J.T. : 86% des participants disent avoir davantage de responsabilités. Pour 75%, leur évolution de carrière peut être entièrement attribuée à leur participation au programme. Beaucoup développent un projet entrepreneurial. Il y a même un incubateur à l’ESSEC où certains projets sont repris.
M.S. : En sortant, j’avais envie de tester tout ce qu’on m’avait appris. J’ai eu envie de de faire autre chose : prendre des fonctions managériales, gérer un P&L. Le MBA est une boite à outils : bien utilisée, elle permet de se différencier sur le marché, à mener des projets à l’échelle mondiale, à savoir les vendre. Ce positionnement combiné à un puissant réseau m’ont permis de faire un jump non négligeable en termes de rémunération sur les 6 dernières années.
Quel conseil auriez-vous pour quelqu’un qui postule à l’Executive MBA de l’ESSEC ?
J.T. : Venez avec des questions pour être actif. Les échanges seront d’autant plus riches. Soyez prêts à être challengé.
M.S. : N’hésitez pas à vous lancer. C’est un investissement sur soi-même. L’effort en vaut largement la peine.