Ana-Teresa Bergerot et Erwan Le Bourhis ont tous les deux suivi un Executive Mastère Spécialisé à l’ESCP qui les a ramenés sur les bancs d’une grande école deux jours par semaine tous les 15 jours pendant plus d’une année. Parcours exigeant à plus d’un titre, cette formation, menée en parallèle de leur travail, représente pour chacun une véritable évolution dans leur parcours professionnel. Car plus encore qu’un label prestigieux, ce Mastère leur a surtout apporté une expertise technique en finance et en fiscalité. A travers cette interview croisée, découvrez comment ils ont vécu cette expérience.
A quel moment de votre carrière avez-vous choisi de suivre un Executive Mastère Spécialisé ? Qu’en attendiez-vous ?
Ana-Teresa Bergerot : J’avais une dizaine d’années d’expérience dans le secteur bancaire et je souhaitais suivre une formation diplômante qui me permettrait de consolider mes compétences et d’en acquérir de nouvelles, notamment en structuration et ingénierie financière, pour continuer ma progression professionnelle.
Erwan Le Bourhis : J’avais déjà une vingtaine d’années d’expérience dans le milieu de la finance d’entreprise, en tant que contrôleur de gestion puis directeur financier. J’ai travaillé dans divers secteurs comme l’édition chez Flammarion, puis chez Michelin, mais avec une certaine récurrence de postes. Je souhaitais préparer ma 2e partie de carrière et effectuer une bifurcation dans mon parcours avec ce programme. Cela signifiait étendre mes compétences dans des domaines connexes comme le financement, l’évaluation, les opérations de haut de bilan (fusions acquisitions…) et, dans le même temps, verrouiller mes compétences acquises.
Pourquoi avoir choisi spécifiquement le Mastère Spécialisé Ingénierie Financière et Fiscale de ESCP ? Est-ce qu’il y a des éléments du programme en particulier qui vous ont intéressés ?
A-T. B. : J’avais choisi l’ESCP depuis longtemps mais à l’époque, les planètes n’étaient pas encore alignées de mon côté. Ce programme m’intéressait car il était très complet sur la fiscalité et l’analyse financière. Les autres cours, notamment le volet juridique, m’ont aussi été très utiles et j’ai pu immédiatement les mettre en application dans mon rôle de trésorière.
E. L. B. : J’ai regardé les différents Executive Masters proposés et celui de ESCP me paraissait le plus technique. Je voulais être plus à l’aise dans le financement, la fiscalité et en droit. C’était des domaines que j’avais naturellement pratiqués mais je cherchais à aller plus loin. Je recherchais aussi un authentique enseignement avec une exigence, un label international et un réseau. En revanche, il ne faut pas juste venir pour le label, c’est un vrai engagement qui requiert un investissement personnel important.
Comment avez-vous vécu ce temps de retour aux études ?
A-T. B. : J’ai vécu comme une chance de suivre un programme très intéressant et très intense. Il a fallu s’adapter à un nouveau rythme, sortir du mode multitâche pour se concentrer pendant les cours, ne pas se disperser, tout en maintenant une « vitesse de croisière » au travail. Et cela a été une expérience passionnante, en raison notamment de la grande diversité des profils de ma classe et de l’équipe enseignante. Au travail, je pouvais faire confiance à mon équipe pour continuer l’activité pendant mes absences. J’ai été bien entourée et soutenue par mes collègues. Mais il faut être assez disponible sur le plan personnel et il faut tenir compte de l’impact de l’effort supplémentaire sur la vie de famille.
E. L. B. : J’ai embarqué très rapidement mon employeur, qui a été génial, dans le projet. C’était essentiel car on est un jour sur le campus une semaine sur deux. Pour le vivre de façon pleine, il faut être disponible. C’est un investissement qui en vaut la peine. On a des travaux en groupe, des séminaires, on doit produire une thèse professionnelle. J’ai donc choisi de renoncer pendant cette période à ce qui n’était pas indispensable dans ma vie personnelle, comme les sorties.
Est-ce que votre désir de carrière a changé ou s’est affiné pendant le programme ?
A-T. B. : Oui, j’ai eu surtout envie de changer d’entreprise pour voir autre chose, amener mes nouvelles compétences, les faire fructifier. Aujourd’hui j’aimerais continuer mon évolution et orienter ma carrière vers l’ingénierie financière.
E. L. B. : Je dirais même que ma carrière a pris un tournant inattendu et, si je ne me trompe pas, inédit dans ce Master ! J’ai quitté mon employeur 2 mois à l’issue de la formation, non pas pour un autre poste dans un grand groupe, mais pour développer un cabinet de conseil en financement de l’innovation responsable avec un camarade de promo, le cabinet N-Able. C’est une histoire d’amitié. On a travaillé ensemble pendant 15 mois à l’ESCP, une durée idéale pour découvrir nos qualités et nos défauts respectifs avant de s’associer.
Est-ce que le réseau apporté par l’école a été décisif pour vous ?
A-T. B. : Oui, j’ai profité de ce que nous propose l’école, le réseau d’Alumni, le coaching, les soirées pour rencontrer des recruteurs potentiels, les conférences… Chacun peut trouver ce qu’il souhaite en fonction de ses appétences.
E. L. B. : Oui, le réseau me sert très souvent dans mon job de consultant ; cela m’aide pour rencontrer des décideurs.
Parlons un peu salaire : est-ce que votre salaire a évolué ? Est-ce que c’était surprenant ?
A-T. B. : En changeant d’entreprise, j’ai pu valoriser mon expérience et les compétences acquises lors de la formation. Cela s’est traduit par un gap de salaire assez important. La qualité du programme, les efforts fournis et mon expérience ont porté leurs fruits.
E. L. B. : Trop tôt pour le dire ! Pour l’heure je maintiens ma rémunération initiale mais dans une aventure entrepreneuriale, c’est sur la durée que cela se mesure. N-Able a de belles perspectives de création de valeur qui doivent me permettre de progresser par rapport à mon job précédent.
Quels conseils donneriez- vous à un.e professionnel.le souhaitant suivre ce programme (financement, disponibilité…) ?
A-T. B. : En ce qui concerne le financement, il faut savoir bénéficier de circonstances favorables pour mutualiser toutes les aides possibles : financement par le CPF, l’OPCA, les abondements d’entreprise… En amont, il faut aussi bien se renseigner, obtenir l’accord de l’entreprise et le soutien de la famille, car le programme est intense. Il faut investir du temps personnel tout en gardant un œil avisé sur l’activité quotidienne.
E. L. B. : Même si, de mon côté, je n’ai pas bénéficié d’une aide financière, je suis entièrement d’accord : il faut embarquer toutes les parties prenantes, employeur et famille en particulier. Tous ceux qui vont être impactés par votre baisse de disponibilité.
Pour en savoir plus sur l’Executive Mastère Spécialisé Ingénierie Financière et Fiscale à l’ESCP