Difficultés à recruter, départs massifs et démissions silencieuses de salariés, les cabinets en audit et conseil ont eu à affronter une vraie crise d’attractivité. Les attentes des jeunes ont changé et les cabinets ne semblent plus les comprendre. Pour rattraper leur retard et réengager le dialogue avec la nouvelle génération, les sept plus grands cabinets d’audit et de conseil (BDO, Deloitte, EY, Grant Thornton, KPMG, Mazars et PwC), réunis dans la Fédération française des firmes pluridisciplinaires (F3P), ont lancé le 15 novembre 2022 une grande consultation nationale sur le site www.la-grande-question.fr. Leur objectif : obtenir une réponse à la question « comment rendre les cabinets d’audit-conseil plus inspirants et attractifs pour les nouvelles générations ? »

Les attentes des jeunes à l’origine de transformations profondes

Tous les recruteurs le constatent : les aspirations des actifs ne se limitent plus à un poste prestigieux et une belle rémunération. Quête de sens, appétence pour la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises, équilibre entre vie personnelle et professionnelle, bien-être au travail font partie des attentes régulièrement évoquées.

Les changements majeurs observés concernent avant tout la façon d’envisager le travail. Selon l’étude IFOP « Plus rien ne sera jamais plus comme avant dans sa vie au travail », la place de ce dernier tend à baisser significativement dans nos vies. « Si auparavant le travail arrivait en seconde position des activités les plus importantes dans la vie des Français, après la famille mais loin devant les amis et les loisirs, aujourd’hui il se place en 4ème position derrière les trois autres », note l’étude sur les rémunérations 2023 de Michael Page.

Les nouvelles aspirations des actifs, aiguisées par la crise sanitaire, exigent des entreprises qu’elles s’adaptent. Et c’est tout à fait nouveau !

Écouter pour mieux changer

Ces sept grands cabinets d’audit recrutent 8 000 collaborateurs chaque année, essentiellement des jeunes diplômés, et près de 4 000 stagiaires et alternants. Il est donc essentiel pour eux de mieux les écouter pour enrayer les départs massifs que connaissent les cabinets au bout de deux à trois années en poste.

Chacun peut jusqu’au 15 janvier 2023 envoyer ses propositions pour rendre les cabinets plus attractifs en matière de transition écologique, de projection professionnelle, d’inclusion, ou d’engagement sociétal.

Parmi les premières contributions en ligne, on peut lire « plus de transparence dans la rentabilité des cabinets », « favoriser l’intrapreneuriat », « semaine de quatre jours », « récupération d’heures », « équilibre vie pro-vie perso », « décloisonnement des services », « télétravail », « recrutement de profils atypiques », « ne pas surcharger les collaborateurs », « réévaluer les salaires »…

Les contributions proviennent principalement de jeunes gens entre 23 et 37 ans. Elles témoignent d’un désir profond de trouver une autre relation au travail et aux cabinets. La réponse à la grande question sera donnée au printemps.

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