Intégrer un cabinet international en audit ou en conseil exige une formation poussée et une excellente préparation. Le Master of science audit et conseil de ESCP est l’un des sésames pour quiconque poursuit ce projet. Nous avons rencontré Anne Le Manh, Directrice académique du programme et Emma Schantz, diplômée en 2019, et aujourd’hui Senior analyst en Transaction Services chez KPMG.

Pouvez-vous nous présenter un peu le programme ? Quels sont ses particularités ?

Anne Le Manh : C’est un Master of science en audit et conseil qui donne un grade Master de l’éducation nationale. Il est très professionnalisant, à la fois sur les métiers de l’audit et du conseil. Les intervenants sont pour moitié des professeurs permanents de ESCP, garantie d’une exigence académique, et pour le reste, des professionnels, souvent des anciens du programme. Cela permet aux étudiants d’échanger sur leurs projets professionnels. L’organisation des études a une spécificité : le stage se fait entre janvier et fin avril, période de haute activité en cabinet. Entre septembre et décembre, les étudiants suivent des cours pour acquérir les bases théoriques dont ils auront besoin pendant leur stage et la fin de l’année est consacrée à des métiers connexes (management du risque, enjeux de sustainability, transaction services…) et à un voyage d’étude.

Emma Schantz : C’est une formation très poussée qui prépare particulièrement bien au métier d’auditeur. Nous sommes aussi formés en finance avec des cours de fusions-acquisitions par exemple. Le stage au milieu de l’année est presque indispensable pour être en phase avec l’activité de l’audit. Une des grandes forces du Master est de nous mettre en relation avec des intervenants de nombreux cabinets et d’ouvrir les portes des Big Four.

Anne Le Manh, Directrice académique du Master of science audit et conseil de ESCP, Emma Schantz, diplômée 2019

Quels profils de candidats est-ce que vous privilégiez ?

A. L. M. : Les promotions regroupent une trentaine d’étudiants de 22 ans à 29 ans. Nous cherchons surtout une vraie motivation pour les métiers de l’audit et du conseil. Le cursus académique nous donne des indications mais l’expérience du candidat est tout aussi importante. Certains ont un cursus en management avec une orientation finance d’entreprise. D’autres, très recherchés par les recruteurs, ont un parcours d’ingénieur. Ou encore ont fait des études juridiques ou de sciences politiques. L’essentiel est de montrer un goût prononcé pour les métiers du chiffre. La sélection se fait sur dossier puis, pour les admissibles, en entretien.

Est-ce que l’audit et le conseil sont toujours aussi attractifs ?

A. L. M. : C’est un vrai sujet. L’audit, comme beaucoup d’autres secteurs, connait des difficultés d’attractivité depuis la crise du Covid. Pour rester compétitifs, les cabinets ont commencé à revaloriser les salaires. Concernant le contenu du travail, je rappelle souvent aux étudiants que les deux premières années d’audit sont extrêmement formatrices et souvent une très bonne carte de visite pour évoluer ensuite vers d’autres fonctions en entreprise. Le conseil reste quant à lui toujours attractif.

Quel premier poste choisissent les diplômés du MSc audit et conseil de ESCP en général ?

E.S. : En entrant dans le programme, je voulais vraiment faire de l’audit et intégrer un grand cabinet. En fin de Master, j’ai fait un stage chez KPMG où j’ai ensuite été embauchée. Presque toute ma promotion a commencé par un poste en audit. Certains se sont orientés vers d’autres métiers : conseil en management, en transformation digitale, RSE… Globalement à trois ans de la sortie du Master, presque toute la promotion travaille toujours en cabinet.

A. L. M. : Oui, 80% à 90% des promotions continuent de choisir un premier poste en audit externe. Le reste en conseil ou en audit interne. 2 ans après, certains évoluent vers des fonctions financières. D’autres choisissent de revenir beaucoup plus tard en conseil, après un premier poste en audit puis en entreprise. Depuis quelques années, le conseil RSE est aussi devenu attractif. Les cabinets, en retard par rapport aux attentes des étudiants, recrutent maintenant des juniors sur des postes de consultants en RSE.

Et est-ce que vous avez intégré le développement durable dans le programme ?

A.L.M : Oui, il y a un cours dispensé à l’ensemble des MSc de ESCP sur les enjeux en matière de finance et d’entreprise, de reporting financier, de marketing… Au sein du programme audit et conseil, il y a un module de 15 heures animé par un ancien du Master of science, aujourd’hui en charge de la practice RSE chez Mazars.

Est-ce que le réseau des anciens est un critère pour les candidats au Master ?

E.S. : J’ai été embauchée directement après le Master donc je n’ai pas contacté d’anciens. Mais je sais que le réseau du Master est dynamique et a permis à d’autres diplômés de trouver un poste.

A.L.M : Il y a environ 600 alumni du Master.. Le réseau fonctionne bien car c’est une assez petite communauté. J’essaie de le maintenir, notamment avec l’aide des étudiants. Linkedin nous permet de suivre les carrières professionnelles de chacun. Je peux aussi mettre en relation les étudiants avec des anciens.

En termes de salaires, comment se place le MSc audit et conseil ?

E.S. : Le master m’a donné un énorme coup de pouce par rapport au Bachelor que j’avais fait avant. En revanche, il y a une différence entre les Masters de grandes écoles et ce Master spécialisé : nous ne sommes pas encore sur les mêmes grilles.

A.L.M. : Sur la dernière promotion, les premiers salaires vont de 39 à 45.000 euros, si on exclut les rémunérations, souvent supérieures, des étudiants partis à l’étranger. Les chiffres dépendent du cursus antérieur : par exemple, un étudiant ingénieur a des propositions de rémunérations plus importantes. Parfois, certains étudiants avec une expérience de stage préalable longue peuvent aussi entrer à un grade supérieur.

Quel conseil donneriez-vous à un candidat au MSc audit et conseil ?

A.L.M. : Bien se renseigner sur notre programme pour voir s’il correspond à ses attentes. Il peut aller sur notre site, contacter des étudiants ou assister à des webinaires en ligne (il y en a un le 1er décembre). Pour les parcours atypiques, il faut être convaincant sur son projet professionnel.

E.S. : Je suis d’accord : c’est essentiel de contacter des anciens du Master ou des personnes en cabinet pour être sûr de son projet professionnel. Je conseillerais aussi de ne pas se focaliser sur les carrières en audit. Le programme offre également d’autres perspectives.