Pour postuler en Executive MBA, les écoles proposent, pas toujours dans le même ordre, les mêmes passages obligés : pré-entretien personnalisé, dossier d’inscription en ligne et entretien d’admission devant un jury. Loin d’être une simple formalité, ces étapes nécessitent une bonne préparation.

“Au début du parcours d’admission, nous organisons des entretiens personnalisés des candidats avec le Directeur des admissions et le conseiller formation pour faire une première évaluation de leur profil et décider si on souhaite encourager leur candidature. Nous évaluons leur parcours mais aussi leur projet”, explique Manon Marinière, Associate Director pour les Executive MBA à l’ESCP. Cette première étape n’est cependant pas commune à toutes les écoles.

Savoir formuler son projet

La candidature passe par la constitution d’un dossier assez complet. Au-delà des informations classiques et des lettres de recommandations demandées, les candidats sont souvent amenés à rédiger des essais en anglais sur une de leurs réalisations particulièrement marquantes ou une expérience internationale par exemple.
Dans les brochures des Executive MBA, les écoles disent valoriser le leadership, l’excellence académique, une belle progression de carrière, une ouverture à la diversité… Quand on interroge Manon Marinière, elle cite “le nombre d’années d’expérience, le niveau en anglais et la maturité du projet”. Des critères larges pour rappeler que les écoles cherchent avant tout des personnalités. Pour Junko Takagi, directrice académique du programme Executive MBA ESSEC & Mannheim, “une très belle carrière n’est pas suffisante. Outre l’excellence des parcours, nous cherchons des participants qui savent se poser des questions sur eux, l’entreprise et les organisations de demain. La diversité est également essentielle”.
Quelles sont les différences de sélectivité entre les écoles ? Pour Manon Marinière, les Executive MBA ont surtout des approches différentes. A l’ESCP, “nous cherchons des candidats avec des profils très variés. L’entretien de sélection est déterminant”. Il se déroule avec un représentant de la direction du programme, un professeur de l’école et un alumni. “ Nous voulons mieux connaître la personnalité du candidat, évaluer s’il correspond à l’esprit de l’Executive MBA, pour réunir une belle diversité de profils dans chaque promotion”.

De la motivation

Vincent de Boutiny a fait un Executive MBA à HEC. Il avoue qu’il n’osait postuler au départ. Mais après avoir discuté avec des représentants d’écoles sur un salon, il décide finalement de se lancer. “Je ne voulais pas perdre trop de temps sur le processus de recrutement et être mis en échec”. Mais après avoir fait ces rencontres, il change d’avis, “après tout, pourquoi ne pas tenter l’un des meilleurs Executive MBA ?”.
Parmi les critères de sélection, Vincent de Boutiny mentionne le niveau d’anglais et un bon score au TOEIC (850/990 à HEC) mais aussi les lettres de motivation. Il se souvient avoir répondu à des questions comme : “pourquoi est-ce que vous candidatez à cet Executive MBA, et comment cela va vous aider à atteindre vos objectifs professionnels ? Comment définissez-vous le leadership ? Participer à un Executive MBA implique de travailler avec des personnes aux profils très variés, issus de pays et de secteurs d’activité très différents, comment pensez-vous pouvoir contribuer à un groupe aussi divers ?”.
Du dossier à l’entretien devant un jury, le processus de recrutement exige donc une bonne dose de motivation et du temps de préparation. Mais la bonne nouvelle est que vous serez rapidement fixé sur votre sort : le traitement des candidatures est en général de quelques semaines.

Avant de se lancer

Quels conseils pour bien préparer sa candidature ? Frédéric Doucène, diplômé en 2018 de l’ESCP, recommande aux futurs candidats “de se renseigner sur le programme, de rencontrer les responsables académiques et les participants, de comprendre la philosophie du MBA”. Pour lui, le plus important avant de se lancer est de s’interroger : est-ce que la formation que je veux faire est à mon image?
Junko Takagi, directrice académique du programme Executive MBA ESSEC & Mannheim, conseille quant à elle de venir à l’entretien avec des questions pour être actif. “Les échanges seront d’autant plus riches. Soyez prêts à être challengé”.