Nathalie Razafindrazaka est directrice administrative et financière chez Syscom-Prorep, société de distribution de composants et d’intégration de sous-ensembles électroniques, en pleine croissance. Elle a démarré sa carrière à Taiwan chez Carrefour en VIE. Après différents postes au sein de la direction financière du groupe de distribution français, elle décide de suivre un Executive Mastère Spécialisé à l’ESSEC Executive Education. Elle a développé un goût pour une finance très entrepreneuriale et stratégique.

Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Cela fait un an que je suis DAF chez Syscom Prorep, société spécialisée dans la distribution de semi-conducteurs, qui a fait six acquisitions ces dernières années, fusionnées en une entité fin 2021. Mon poste de DAF me permet d’être très autonome et de travailler sur de nombreux sujets. Je travaille au quotidien avec les tiers liés à la finance (fonds d’investissement, banques, experts-comptables etc…) et à l’administratif (avocats, assurances, etc…), je supervise l’équipe comptable et je travaille sur des projets d’harmonisation et de digitalisation des fonctions financières. C’est une finance qui me plaît, très entrepreneuriale et stratégique. J’aime ce côté généraliste de la finance, c’est toujours ce que j’ai voulu faire. Cela permet de voir aussi ce qu’est la création d’un pôle financier dans une entreprise en plein développement.

Nathalie Razafindrazaka, ESSEC 2020

Si j’ai bien lu votre parcours vous avez démarré dans le contrôle de gestion ?

J’ai démarré ma carrière chez Carrefour à Taiwan pour faire du reporting et du contrôle de gestion sur les marchandises. Ça a été très formateur. C’était un VIE de 2 ans et j’ai pu par la suite prendre la direction d’équipes et obtenir un contrat d’expatriation. Après 8 ans à Taiwan et en Chine, je suis rentrée en France où on m’a proposé une direction de contrôle de gestion des produits de grande consommation. Le périmètre était important, de l’ordre de 20 milliards d’euros de CA, j’avais une équipe de trois personnes pour faire du contrôle de gestion plus classique que ce que je faisais à l’étranger. Ce retour chez Carrefour France n’a pas été très simple. Le choc culturel a été en fait assez dur.

A quel moment de votre carrière avez-vous choisi de suivre un Executive Mastère Spécialisé ? Qu’en attendiez-vous ? Est-ce que c’était nécessaire pour devenir directrice financière ?

Je crois que c’était un peu trop de responsabilités à l’époque et j’ai ressenti le besoin d’élargir mes compétences en finance. J’ai pu obtenir le financement de la formation par Carrefour dans le cadre d’un plan de départ volontaire. La formation de l’ESSEC m’a permis de maîtriser d’autres aspects de la finance comme les levées de fonds, la valorisation, la trésorerie que je n’avais jamais touchés dans mes précédents postes. Il faut dire qu’en contrôle de gestion appliqué aux marchandises, j’avais surtout travaillé sur le compte de résultat mais pas beaucoup sur le bilan alors que la santé de l’entreprise se retrouve surtout dans le bilan, et que celui-ci est primordial lors de l’établissement de la stratégie financière. Quand vous travaillez seulement sur l’activité, vous ne savez pas comment sont utilisées les ressources générées par le résultat.

Pourquoi avoir choisi spécifiquement le Executive MS Direction Financière et Contrôle de l’ESSEC ? Est-ce qu’il y a des éléments du programme en particulier qui vous ont intéressés ?

J’avais appelé deux anciens de l’école avant de faire mon choix. La formation est hyper intéressante. On revient à la base du métier : la comptabilité, les états financiers…pour ensuite progressivement monter en complexité. On a travaillé sur de nombreux cas, comme par exemple en évaluation et valorisation d’entreprise, ce qui est très utile aujourd’hui pour bien comprendre les potentielles acquisitions. Cela permet de comprendre comment on travaille avec les banques d’affaires. C’est une bonne formation pour devenir un bon généraliste de la finance et se positionner sur un poste de DAF.

Comment avez-vous vécu ce temps de retour aux études ?

J’avais la trentaine et pas encore beaucoup d’années d’expérience comparé à d’autres profils. Les autres participants avaient en moyenne 10 à 15 ans d’expérience. J’ai trouvé ça enrichissant. J’avais vraiment envie d’apprendre. Cela m’a conforté sur le rôle du DAF comme « business partner ». C’est cette capacité entrepreneuriale du métier qui me plait. J’ai eu une proposition pour être DAF d’une startup 4 mois après le début de ma formation à l’ESSEC.

Parlons un peu salaire : est-ce que votre salaire a évolué ? Est-ce que c’était surprenant ?

La formation m’a permis de prendre conscience de la valeur de mes expériences. Cela permet aussi de comprendre comment négocier sa rémunération et de voir l’intérêt d’entrer au capital d’une société.

Quels conseils donneriez- vous à un.e professionnel.le souhaitant suivre un executive programme (financement, disponibilité…) ?

C’est beaucoup de travail mais ça passe tout seul. C’est sur un temps donné. On a de nombreux travaux d’équipes et on se répartit bien la charge entre nous. Il y a une vraie entraide entre les participants. Pour le financement c’est souvent un mixte de solution. Une part peut être prise en charge par l’entreprise et l’autre par un prêt à taux zéro.

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